Les opportunités de la mode nouvelle génération
Il ne fait aucun doute que la technologie se répercute sur le secteur du prêt-à-porter, notamment sur les emplois. Selon un rapport récent de la Fashion Retail Academy, d’ici à 2020, le Royaume-Uni va créer 60 000 nouveaux emplois dans l’analytique, le numérique, le technique, le merchandising et la gestion de la chaîne logistique pour son industrie de la mode. S’il est vrai que ces emplois sont en forte demande, 57 % des détaillants au Royaume-Uni disent qu’il existe des écarts de compétences importants rendant problématique le pourvoi de ces postes.
Qu’est-ce que cela implique pour les futurs diplômés qui espèrent intégrer l’industrie de la mode ? Ils devront développer de nouvelles compétences dans la mesure où les métiers de la mode et de la vente de prêt-à-porter se technologisent, sans pour autant perdre leur caractère artistique.
Aujourd’hui, le prototypage technique est un secteur très vaste qui comble le fossé entre la mode confectionnée traditionnellement et les technologies. Mais il est porteur d’avenir et offre de nombreux débouchés. Les rôles de styliste et de modéliste ne vont pas disparaître, mais être fusionnés avec des compétences technologiques. Avec les progrès technologiques et l’utilisation plus intensive de la 3D, de la réalité augmentée ou même des textiles intelligents dans les entreprises, des postes de stylistes supplémentaires spécialisés en 3D ou dans le prototypage virtuel, par exemple, vont apparaître.
En plus des rôles de stylistes, le rapport indique qu’au cours des cinq prochaines années, les rôles d’analystes augmenteront de plus de la moitié et les rôles techniques de 30 à 40 %. Les données sont devenues l’or d’aujourd’hui. L’ajout de rôles comme analyste chercheur aidera les entreprises à acquérir une meilleure connaissance de leurs clients afin de développer des produits répondant exactement à leurs besoins.
Les métiers liés aux médias sociaux progressent également du fait du besoin accru d’immédiateté. Qu’il s’agisse de See Now, Buy Now ou de suivi de comptes Instagram de marques et de mannequins, les acteurs de la mode créent des histoires visuelles de leurs collections qui deviennent virales et touchent de plus en plus de gens, instantanément. Pour tenir la cadence face à cette création de contenu favorisant l’engagement marketing et des marques, les entreprises vont devoir investir dans des rôles responsables du marketing en ligne et des médias sociaux. On estime que le chiffre d’affaires de 15 milliards de livres sterling réalisé dans la vente en ligne en 2015 provenait d’interactions sur les médias sociaux et que les dépenses des médias sociaux devraient représenter 22 % du budget global au cours des cinq prochaines années, soit une hausse de 13 %.
Bien que des emplois d’analystes et de spécialistes techniques vont être créés, ils le seront au détriment d’autres emplois qui vont disparaître. Aujourd’hui, l’expérience d’achat omnicanal est privilégiée, les achats en ligne se multiplient et la chaîne logistique se numérise. Cela implique que de nombreux emplois vont être automatisés ou seront entièrement axés sur le numérique. Même le British Retail Consortium prévoit la suppression de 900 000 emplois dans le commerce de détail d’ici à 2025.
Que doivent faire les futurs diplômés qui espèrent intégrer les rangs du secteur de la mode nouvelle génération ? Ils doivent consacrer du temps, tout comme les écoles, au suivi de formations et de programmes d’enseignements adaptés pour pallier les actuelles lacunes. De leur côté, les marques devront renouveler leurs équipes et développer des programmes pour accueillir ces compétences, et rester compétitives sur un marché qui évolue à un rythme très soutenu.