Les suites du Brexit : quelles vont être les répercussions pour le prêt-à-porter britannique ?

Les suites du Brexit : quelles vont être les répercussions pour le prêt-à-porter britannique ?

Depuis que le Royaume-Uni s’est retiré de l’UE, un certain niveau d’incertitude plane sur l’économie britannique, et le secteur du commerce de détail anticipe ce à quoi ressembleront le paysage et le positionnement commercial du pays post-Brexit.

Étonnamment, les consommateurs et les entreprises ont dépensé davantage dans les quelques mois qui ont suivi le référendum. Les consommateurs ont fortement dépensé dans les sorties aux restaurants, pubs et cinémas après le vote de retrait de l’UE. Dans le secteur de la mode, les ventes ont elles aussi augmenté « de manière notable » au mois de juillet, selon David McCorquodale, directeur, service vente au détail chez KPMG.

Cette hausse des dépenses de consommation traduit-elle un « boom » post-Brexit ou un passage difficile pour les détaillants britanniques ?

Aussi créatifs et performants qu’ils puissent être, les acteurs du prêt-à-porter britanniques ne seront manifestement pas épargnés par l’effet Brexit. La dépréciation de la livre sterling et la volatilité des devises vont entraîner une hausse des coûts d’importation. Celle-ci va se répercuter sur le pouvoir d’achat moyen des ménages et freiner les dépenses de consommation.

Une renégociation des accords sur les droits à l’importation sera nécessaire et se traduira vraisemblablement par une hausse des taxes d’importation. Actuellement, tous les échanges au sein du marché unique de l’UE sont exempts de droits à l’importation, la Grande-Bretagne ayant ratifié des accords avec d’autres pays offrant des tarifs préférentiels sur les importations, rappelle Helen Dickinson, directrice générale du British Retail Consortium.

Dans la mesure où de nombreuses enseignes de mode britanniques dépendent de produits de fabrication étrangère, notamment d’usines et de main-d’œuvre qualifiée européennes (60 % des importations britanniques destinées au commerce de détail proviennent de l’UE), les marques britanniques pourraient finir par être trop chères pour la bourse britannique.

Parmi les autres enjeux post-Brexit pour l’industrie de l’habillement, citons l’intensification possible de la bureaucratie transfrontalière, la protection de la propriété intellectuelle et des droits sur les prototypes actuellement soumis aux lois européennes de protection des marques déposées et des prototypes, et la garantie de la libre circulation des personnes pour maintenir l’arrivée d’une main-d’œuvre européenne qualifiée.

Comment les détaillants peuvent-ils mieux se préparer à la fois à la hausse des coûts et à la baisse du pouvoir d’achat ?

Une approche consiste à investir dans la formation d’une main-d’œuvre britannique qualifiée pour le secteur de la mode afin d’atténuer la dépendance du Royaume-Uni vis-à-vis d’autres pays.

L’autre approche, qui permettrait aux acteurs du prêt-à-porter d’impulser la croissance et les bénéfices, consiste à intégrer des solutions de prototypage virtuel en 3D dans les phases de conception et de développement. Le passage de processus classiques à la 3D diminue les coûts de développement et de production en réduisant de moitié le nombre d’échantillons physiques et leur coût de fabrication (frais de courtage et de gestion des expéditions, dépenses de stockage et d’archivage, licenciements et coûts de main-d’œuvre.).

Les coûts d’approvisionnement étant censés augmenter, l’optimisation des processus de développement de produits et la réduction du gaspillage deviennent d’autant plus déterminants si l’on veut maintenir la continuité et la croissance de l’activité.

En somme, les marques ont pris l’habitude de créer des collections en les faisant coïncider avec les saisons. Il faudrait adopter ce degré de flexibilité et suivre le même raisonnement dans notre approche des questions politiques et des enjeux économiques.

rtl

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